and i guess that i just don't know
можете не открывать, это для себяInitialement conçus comme une blague potache censée rester sans suite, les Horrors reviennent de nulle part. En 2009, ils convolent en juste noces avec Joy Division et les Black Angels, se paient Geoff Barrow et réalisent le casse parfait.
Souvenez-vous, en 2005, un groupe d’ados un peu attardés agite le microcosme des clubs londoniens, les Horrors. On savait dès le départ qu’ils n’iraient nulle part sinon dans le mur. Avec leur nom idiot, leur look impossible empruntant aussi bien aux New York Dolls qu’aux Cramps, ces jeunes gens bien dans leur peau quittent Southend et montent à Londres avec dans leur besace des disques de Suicide et une reprise des Sonics.
Les Horrors sont drôles, nouveaux et font vite le buzz. Mais très vite, le propos s’édulcore. Faris Badwan, leader du groupe, se laisse aller à des dérives satanistes de mauvais goût, s’ouvre les veines sur scène et fait terminer immanquablement chacun des concerts du groupe dans une apocalypse planifiée et puérile. Naturellement, tout cela devient rapidement pénible.
Cependant, en 2006, un Ep éponyme, pour le coup vraiment violent et gorgé d’une vraie énergie rock’n’roll fait reprendre espoir. 12 minutes et un single jouissif (Sheena is a Parasite) envoient un spasme qui secoue les milieux informés jusqu’en France. Mais une signature chez Universal et un disque ruiné par une production foireuse ( Strange House , 2007) font retourner les Horrors aux oubliettes.
Puis, un matin de 2009, alors qu’on avait oublié jusqu’à leur existence, depuis un énième concert annulé à Rock en Seine, les Horrors refont surface aussi vite qu’ils avaient disparu. On apprend même qu’ils sont produits par un tiers de Portishead, et que leur deuxième disque, débarrassé de son imagerie douteuse et de ses pénibles dérives, serait une expérience assez unique.
Oublions vite cela. Les Horrors n’étaient pas, ne sont pas et ne seront jamais uniques. Pourtant, Primary Colours est un disque malsain, une entreprise un peu folle, une sorte de Fun House des années 2000, un carrousel infernal et implacable mené de main de maître durant 50 minutes. Si les Horrors étaient autrefois marrants avec leur ambiance de film gore de série Z, leurs artifices de fêtes foraines et leur côté kitsch comme un film de Carpenter, ils entrent ici dans un autre univers.
Primary Colours est le disque névrosé par excellence. Un voyage qui sent le bad-trip à l’acide, la dépression et la colère. Sans jamais atteindre des profondeurs abyssales, comme celles que côtoie ce seigneur macabre de Bobby Hecksher qui traîne ses maudits Warlocks dans une perpétuelle chute vers le vide, les Anglais ont atteint la puissance qui leur manquait autrefois et composent un hymne décadent et dépressif sur le fond d’une Angleterre agonisante poussant ses derniers râles.
En 2009, les Horrors sont toujours morbidement classe et possèdent encore cet œil visé sur le rétroviseur. Primary Colours est ainsi un disque ultra-référencé, où l’on croise un chanteur métronomique qui ressuscite Ian Curtis, les saturations itératives de la scène shoegaze, les ambiances plombées du trip-hop de Bristol et les atmosphères feutrées et étouffantes de toute la scène psychédélique actuelle.
Les rythmiques sont plus travaillées, moins souffreteuses qu’il y a deux ans mais évoquent toujours Suicide et la
new wave – la pochette se posant d’ailleurs comme un clin d’œil au flou artistique du Pornography des Cure. Quelques bidouillages électroniques parasitent parfois les ondes, via boucles synthétiques, jeu de claviers bling-bling et autres subterfuges, mais le message n’en souffre pas et résonne suffisamment fort pour se faire entendre.
Les Horrors ne sont donc pas originaux, encore moins uniques, mais les Horrors savent écrire de sacrées chansons. Du tempo binaire qui réduit l’instrumentation à sa plus simple expression en invoquant le fantôme des Stooges (Who Can Say, I Can’t Control Myself) aux morceaux flirtant avec le psychédélisme le plus poisseux (Three Decades) à mi-chemin entre Warlocks et My Bloody Valentine tout en passant par des éclairs presque pop, quoique plus classiques (Scarlet Fields), les anglais n’oublient rien.
Et enfin, il y a ces deux complaintes lointaines, désabusées, cyniques et donc lucides, qui déchirent la nuit. I Only Think of You plane sur un romantisme noir qui s’étire sur plus de 7 minutes et dit au revoir à un amour perdu avant de partir sans se retourner. Amère et toute en violence sous-jacente sur fond de digressions noisy qui ressuscitent Spacemen 3. Grandiose. Puis, le final Sea Within a Sea, coincé sur un tempo binaire abrasif et qui convoque le Velvet Underground de la grande époque. D’abord oppressant comme la bande originale d’un film noir, urbain et violent, puis planant sur des nappes synthétiques avant de s’achever comme une folle course vers l’oubli sur un thème itératif qui s’inspire largement du The Rip de Portishead. Quelques larmoiements, une complainte, puis le vide.
Avec ce disque d’une noirceur remarquable, puant la rancœur flamboyante, le quintet inspire le respect. En 2009, les Horrors ne font plus rire personne.
Souvenez-vous, en 2005, un groupe d’ados un peu attardés agite le microcosme des clubs londoniens, les Horrors. On savait dès le départ qu’ils n’iraient nulle part sinon dans le mur. Avec leur nom idiot, leur look impossible empruntant aussi bien aux New York Dolls qu’aux Cramps, ces jeunes gens bien dans leur peau quittent Southend et montent à Londres avec dans leur besace des disques de Suicide et une reprise des Sonics.
Les Horrors sont drôles, nouveaux et font vite le buzz. Mais très vite, le propos s’édulcore. Faris Badwan, leader du groupe, se laisse aller à des dérives satanistes de mauvais goût, s’ouvre les veines sur scène et fait terminer immanquablement chacun des concerts du groupe dans une apocalypse planifiée et puérile. Naturellement, tout cela devient rapidement pénible.
Cependant, en 2006, un Ep éponyme, pour le coup vraiment violent et gorgé d’une vraie énergie rock’n’roll fait reprendre espoir. 12 minutes et un single jouissif (Sheena is a Parasite) envoient un spasme qui secoue les milieux informés jusqu’en France. Mais une signature chez Universal et un disque ruiné par une production foireuse ( Strange House , 2007) font retourner les Horrors aux oubliettes.
Puis, un matin de 2009, alors qu’on avait oublié jusqu’à leur existence, depuis un énième concert annulé à Rock en Seine, les Horrors refont surface aussi vite qu’ils avaient disparu. On apprend même qu’ils sont produits par un tiers de Portishead, et que leur deuxième disque, débarrassé de son imagerie douteuse et de ses pénibles dérives, serait une expérience assez unique.
Oublions vite cela. Les Horrors n’étaient pas, ne sont pas et ne seront jamais uniques. Pourtant, Primary Colours est un disque malsain, une entreprise un peu folle, une sorte de Fun House des années 2000, un carrousel infernal et implacable mené de main de maître durant 50 minutes. Si les Horrors étaient autrefois marrants avec leur ambiance de film gore de série Z, leurs artifices de fêtes foraines et leur côté kitsch comme un film de Carpenter, ils entrent ici dans un autre univers.
Primary Colours est le disque névrosé par excellence. Un voyage qui sent le bad-trip à l’acide, la dépression et la colère. Sans jamais atteindre des profondeurs abyssales, comme celles que côtoie ce seigneur macabre de Bobby Hecksher qui traîne ses maudits Warlocks dans une perpétuelle chute vers le vide, les Anglais ont atteint la puissance qui leur manquait autrefois et composent un hymne décadent et dépressif sur le fond d’une Angleterre agonisante poussant ses derniers râles.
En 2009, les Horrors sont toujours morbidement classe et possèdent encore cet œil visé sur le rétroviseur. Primary Colours est ainsi un disque ultra-référencé, où l’on croise un chanteur métronomique qui ressuscite Ian Curtis, les saturations itératives de la scène shoegaze, les ambiances plombées du trip-hop de Bristol et les atmosphères feutrées et étouffantes de toute la scène psychédélique actuelle.
Les rythmiques sont plus travaillées, moins souffreteuses qu’il y a deux ans mais évoquent toujours Suicide et la
new wave – la pochette se posant d’ailleurs comme un clin d’œil au flou artistique du Pornography des Cure. Quelques bidouillages électroniques parasitent parfois les ondes, via boucles synthétiques, jeu de claviers bling-bling et autres subterfuges, mais le message n’en souffre pas et résonne suffisamment fort pour se faire entendre.
Les Horrors ne sont donc pas originaux, encore moins uniques, mais les Horrors savent écrire de sacrées chansons. Du tempo binaire qui réduit l’instrumentation à sa plus simple expression en invoquant le fantôme des Stooges (Who Can Say, I Can’t Control Myself) aux morceaux flirtant avec le psychédélisme le plus poisseux (Three Decades) à mi-chemin entre Warlocks et My Bloody Valentine tout en passant par des éclairs presque pop, quoique plus classiques (Scarlet Fields), les anglais n’oublient rien.
Et enfin, il y a ces deux complaintes lointaines, désabusées, cyniques et donc lucides, qui déchirent la nuit. I Only Think of You plane sur un romantisme noir qui s’étire sur plus de 7 minutes et dit au revoir à un amour perdu avant de partir sans se retourner. Amère et toute en violence sous-jacente sur fond de digressions noisy qui ressuscitent Spacemen 3. Grandiose. Puis, le final Sea Within a Sea, coincé sur un tempo binaire abrasif et qui convoque le Velvet Underground de la grande époque. D’abord oppressant comme la bande originale d’un film noir, urbain et violent, puis planant sur des nappes synthétiques avant de s’achever comme une folle course vers l’oubli sur un thème itératif qui s’inspire largement du The Rip de Portishead. Quelques larmoiements, une complainte, puis le vide.
Avec ce disque d’une noirceur remarquable, puant la rancœur flamboyante, le quintet inspire le respect. En 2009, les Horrors ne font plus rire personne.
@темы: music is my life, статьи, интервью
Un voyage qui sent le bad-trip à l’acide, la dépression et la colère
меня одну второй альбом вгоняет в умиротворяющий транс?
у меня возникло ощущение, что статью заказал минздрав и католическая церковь
спасибо, познавательно. про хоррорс на французском я ещё не читала.
хотя вообще да, иногда возникает ощущение, что на одном из их выступлений как-нибудь откроются врата ада XDя тоже не люблю французские рецензы, статьи и французов вообще) они и вправду всё чересчур серьёзно воспринимают)
спасибо, познавательно. про хоррорс на французском я ещё не читала.
да не за что) хоть посмеялись)
оооооо, я люблю тебя
ты второй человек, не любящий Францию, которого я встречаю)) за исключением моих бывших одноклассников, которых она тоже задрала))
ахахаха блиаааааааааааааааа
оже любят французскую музыку
я честно пыталась быть объективной, и если находится одна приличная французская группа, скажем, на тридцать британских, я радуюсь >> это не совсем безнадёжная страна, по крайней мере, у них с музыкой лучше, чем у нас
кстати, да! что за феномен? почему франкаис всем импонирует? ну совсем малообаятельный язык, да ещё и звучит, как соплей полный рот набрать.
да ещё и звучит, как соплей полный рот набрать.
ну не всегда. это всё-таки зависит от говорящего, от акцента, ну и всяких других условностей) я вот "Бесславных ублюдков" пересматривала - там говорят на французском (и на немецком, раз уж на то пошло) очень красиво. даже я заценила)
Beirut - часто поют на французском, не знаю, французы ли. иногда приятненько, такой... местами фолк.
Phoenix - поют на английском, ориджины французские у всех, очень милые товарищи, наслаждение.
April March - прелестный девчачий французский коллектив. CSS, только гораздо меньше электроники.
ну да. наверное, я просто сужу по себе. или это предвзятость
или это предвзятость